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« Si les enfants pensent que l’on peut vraiment courir sur les vagues, alors, je serais content. » H. Miyazaki

 

Le résumé 

Le petit Sôsuke, cinq ans, habite une maison construite au sommet d'une falaise qui surplombe la mer. Un matin, alors qu'il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge qu’il appelera Ponyo, piégée dans un pot en verre. Sôsuke la sauve et décide de la garder avec lui dans un seau. Ponyo est aussi fascinée par Sôsuke que ce dernier l'est par elle. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto - un sorcier autrefois humain qui vit au fond de la mer - la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sôsuke.

 


On plonge en pleine magie…

On commence par une valse colorée sous la mer. C’est feu d’artifice aquatique. Les poissons, les méduses, les crustacés, les pieuvres, tous s’affairent autour du sorcier Fujimoto dans un tourbillon de couleur. C’est un spectacle pour les yeux et pour les oreilles. Comme dans un rêve. Notre imagination est emportée : ça y est on entre dans le film, on est au cœur même de la magie Miyazakienne !

Dans toute cette magie se mêlent aussi des phénomènes des plus étonnants :
- Comme par le simple fait que Sôsuke appelle ses parents par leurs prénoms « Lisa » et « Kôichi » : alors est-ce une chose courante au Japon ? ou est-ce pour créer une distance entre le monde des adultes et son monde à lui ?
- Un autre phénomène beaucoup plus étrange, lui, est le personnage de Fujimoto. Ce savant-fou, et père de Ponyo, qui vit sous l’eau est parfois même terrifiant et son apparence intrigante. Et il veut retenir Ponyo, pour maintenir l’équilibre maritime, et il va la chercher sans relâche. Mais il s’avère bien plus maladroit que dangereux.
- Enfin, selon moi, le phénomène le plus étonnant et cette fois-ci effrayant, est celui de personnalisation de la mer. Miyazaki a créé un personnage inquiétant qui peut devenir une force dévastatrice pour les hommes. Les vagues sont vivantes, et déferlent avec fureur : et lorsqu’il s’agit du tsunami c’est impitoyable.

 

 

… pour nager avec le courage et la vérité.

Sôsuke incarne du haut de ces cinq ans le courage et la volonté. Dès qu’il tombe sur ce poisson rouge coincé dans le bocal, il lui donnera un nom et lui promettra protection. Son courage est sans limite. Remarquable pour son âge. Ponyo, elle aussi, est l’image même du courage : elle défit son père pour devenir humaine et part à la recherche Sôsuke sans peur. Elle représente aussi toute l’innocence et l’insouciance de l’enfance qui semble dompter les vagues du tsunami.

La mère de Ponyo, déesse de la mer, est l’emblème de l’infinie beauté, à la fois gigantesque et lumineuse, elle est la vérité, la justice, la liberté. Sorte de sirène, elle n’apparaît que pour faire un choix et guider. Enfin, les dialogues sont peu présents mais toujours très bien mesurés, les mots sont pesés et le sens des mots amplifié. Cet effet est tellement représentatif de la culture japonaise, et ceci ajoute à la profondeur des mots : on s’y accroche davantage. Quant aux dessins, ils sont tous réalisés à la main : alors avec des dialogues et des dessins attachés eux-aussi au courage et à la vérité, je trouve cet ensemble encore plus remarquable que n’importe quel autre film d’animation.

 


Miyzaki nous présente son 10ème long-métrage où le rêve est omni-présent et on découvre un monde entre ciel et mer absolument étonnant. Alors le lien avec La Petite Sirène d’Andersen semble évident pour le fond, mais la forme et le rythme sont tellement propres à Miyazaki que l’on oublie très vite tout autre rapprochement. C’est bel et bien une œuvre sans autre égal où l’équilibre entre les hommes et la nature est encore un thème cher à Miyazaki : ces deux forces s’affrontent, s’aiment et se déchirent. C’est une fable magique d'un merveilleux dessinateur où l’on n’en ressort que plus amoureux de la nature et des films qui font rêver.

 

 

A lire sur le film – « Miyazaki prend la mer et la rend magique »

A lire sur Miyazaki – « nous étions devenus esclave de notre propre technique »

Site de la production

Tag(s) : #Ciné à partager
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